« Debout! » pour aider les victimes des catastrophes

Rencontre avec Satoko Fujimoto, artiste japonaise résidant à Paris, qui co-organise une journée de soutien aux victimes de sa région d’origine, le Tohoku, dévastée coup sur coup par un séisme, un tsunami, et une catastrophe nucléaire.

Quand le séisme et le tsunami ont frappé le Tohoku, sa région d’origine au nord du Japon, Satoko Fujimoto est restée sonnée pendant une semaine, sans pouvoir rien entreprendre d’autre que de compiler des informations, via internet. Puis s’apercevant que des renseignements « concrets et pratiques » commençaient à transiter via les réseaux sociaux, pour aider les uns ou les autres à trouver de l’eau ou une épicerie achalandée, elle a retrouvé la force d’agir. Aujourd’hui elles sont cinq trentenaires originaires d’Aomori (Satoko, une amie encore sur place, et trois autres à Tokyo) à s’envoyer des centaines de mails pour réfléchir ensemble à leurs actions possible, ici et là-bas. Entre autres actions, un concert à Paris dimanche 24 avril (1), dont l’intitulé – « Debout ! » – est à la mesure de l’énergie à déployer pour venir en aide aux victimes « des catastrophes ».

Pluriel de rigueur : « Pour relever une région d’un tsunami, le principe est assez simple, il s’agit de reconstruire puis encourager l’économie : avec l’accident nucléaire, tout est beaucoup plus compliqué. » Pas question de rivaliser avec les shows en faveur des sinistrés donnés par des stars dans des lieux prestigieux. L’idée est plutôt d’explorer les chemins de traverse et de tisser des liens. Par exemple, l’argent ne sera pas redistribué à la Croix rouge, « même si ce qu’ils font est aussi très bien ». Le choix des organisateurs s’est porté sur une petite Ong, Nihon Univa Cheam, « qui précisément intervient là où la Croix rouge ne se rend pas, par exemple parce qu’il s’agit de petites municipalités totalement rayées de la carte, qui ne disposent même plus d’infrastructures pour accueillir des secours ». L’idée n’est pas non plus que les spectateurs, appelons-les invités, « arrivent, paient leur place, écoutent et s’en aille », mais plutôt de favoriser des rencontres entre gens de bonnes volontés, ou tout simplement entre gens curieux.

Entre autres surprises prévues pour cette journée, une vidéo à laquelle Satoko Fujimoto venait de mettre la dernière touche quelques semaines avant le séisme, composée de chants populaires de sa région (paysans, pêcheurs, samouraïs), aujourd’hui en partie balayée par le sinistre et sous le coup de la menace radioactive, et de photos prises lors des matsuris, les défilés populaires villageois traditionnels. Certaines d’entre elles ont d’ailleurs été prises à Minami-soma, une ville désormais incluse dans la zone d’évacuation autour de la centrale de Fukushima.

Anne Roy

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